KID FRANCESCOLI

BIOGRAPHIE

On est au début du mois de mars 2020, Mathieu Hocine (aka Kid Francescoli) vient de sortir son 5ème LP Lovers. Ses deux précédents albums, With Julia (2014) et Play Me Again (2017) l’ont consacré comme l’un des maîtres de l’electro-pop Française. Son hit Moon (And It Went Like) continue d’exploser les compteurs sur TikTok et le hashtag associé s’approche du milliard. Il a déjà joué les deux premières dates d’une tournée qui doit l’emmener aux quatre coins du monde lorsque -le monde, justement- va soudainement s’arrêter de respirer.

Ce qui constitue d’abord une infinie frustration (tournée annulée en raison de la pandémie) va finalement prendre la forme d’une opportunité fabuleuse et du meilleur des exutoires. Le réalisateur Matthieu Rozé l’appelle pour mettre à profit son temps libre et lui confier sa première bande originale pour Azuro, un long-métrage qui s’inspire librement des Petits Chevaux de Tarquinia, un roman de Marguerite Duras. Kid y sublimera en musique les thèmes du couple, des relations, du désir, de l’ennui, le tout sous un soleil de plomb et dans un théâtre qui lui est tout familier, la mer Méditerranée.

« C’est un rêve qui se réalisait. Je me mettais beaucoup de pression, c’était un peu quelque chose d’intouchable pour moi et finalement ça s’est déroulé très simplement, de manière très fluide. Matthieu a validé quasiment tout ce que je lui ai envoyé avant même le tournage. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir. Ça me faisait sortir de mon cadre habituel de création. Il y avait des contraintes, elles m’ont servi de rails. »

Kid Francescoli est multi-instrumentiste, producteur et compositeur. Il vient de Marseille et c’est entre le sud de la France et les Etats-Unis où il a souvent séjourné qu’il a construit un univers musical solaire, qui évoque volontiers de magnifiques souvenirs de vacances ou de longues promenades au bout de la nuit. Il s’influence du rock et de la pop anglaise qu’il vénère, de la french touch bien sûr, du rap américain, des BO de François De Roubaix ou Ennio Moricone, et « tout en haut, de Serge Gainsbourg ». Son studio en plein cœur de la ville, qu’il veut avant tout comme un espace de collaboration et de vie, est flanquée d’une fresque de palmiers au couché de soleil, comme un clin d’œil à Scarface et au cinéma de Brian De Palma. En cinéphile averti, il évoque quand on lui demande ses références, le cinéma de Cassavetes, Sautet, Kechiche, ou Pialat « pour son réalisme et les émotions qu’ils transmettent », celui de Kubrick « ne serait-ce que pour Barry Lyndon qui est sans doute (son) film préféré », ou encore celui de Clint Eastwood, Carpenter, De Palma (« l’hyper-cinéma »), puis nous cite entre autres Scorsese, Tarantino, Bong Joon Ho, Sergio Leone, Melville et Alexander Payne. Il cite Under The Skin comme l’une des meilleures associations musique – image qu’il a pu voir. « L’association des deux te plonge dans un univers parallèle, organique. On a l’impression de sentir physiquement le film. »